un peu d'histoire

Nous avons les preuves irréfutables que le territoire de notre commune était habite par l'homme dès la prehistoire.Les grottes des massifs de Garlaban et de l'Étoile ont fait l'objet de fouilles fructueuses.Nos ancêtres du néolithique supérieur residaient,parmi d'autres abris naturels à la Baume Sourne,au valon de Gages et à la Montade.Ce dernier abri, depuis 1937 ,sur le territoire de Plan de Cuques a donné son nom à une période préhistorique:le "Montadien".Surtout, il nous a livré un crâne de femme datant de 4000 ans, appelé "la Montadienne" et familière aux anthropologues et paléontologistes du monde entier. En effet, cet occiput porte les marques d'une trépanation exceptionnellement importante et dont l'orifice, en partie cicatrisé, témoigne de la réussite de l'opération chirurgicale. Les cendres des tout premiers Allaudiens reposent pour l'éternité dans les grottes sépulcrales de Passe-Temps et de Pichoun Ome.Entre la préhistoire et l'histoire, il y a la légende; et elle est belle.

En se basant sur la topographie d'Allauch, amphithéâtre naturel dominant le territoire et la rade de Marseille, de nombreux historiens y ont situé le chef-lieu d'une peuplade Ligures Segobriges établie lors de l'arrivée des phocéens dans le Lacydon, vers 600 avant Jésus-Christ. De là à penser que Protis, leur capitaine, choisit pour compagne une Allaudienne, Gyptis, fille du roitelet Nan pour fonder la colonie grecque de Massalia, il n'y a qu'un pas a franchir.

Après les grecs, voici les romains.A la suite du mauvais choix des édiles massaliotes entre Pompée et César, ce dernier,victorieux, enlève à Marseille, la totalité de ses colonies et de ses territoires adjacents. C'est ainsi qu'Allauch, déjà administrativement distincte de la grande métropole phocéenne, est rattachée à Arles d'abord puis à la viguerie d'Aix jusqu'à la révolution.

L'époque gallo-romaine ne nous a livré que deux inscriptions funéraires. C'est peu mais c'est suffisant pour affirmer que notre contrée connait, sinon un groupement humain important, tout au moins des domaines ruraux. Il y a de fortes présomptions pour que le nom de notre commune date de cette période. (voir "l'origine du nom d'allauch)

Il faudra attendre douze siècles à compter de la fondation de Marseille pour trouver la première trace historique de l'occupation de notre sol. C'est en effet vers la fin du 6 ème siècle de notre ère qu'un monastère de religieuses cassianistes s'installe à Sainte-Euphémie .

De cette longue époque obscure, depuis que l'animal humain est devenu vertical, l'histoire d'Allauch se limite à des histoires de femmes : la montadienne, Gyptis et les bonnes soeurs de Saint-Cassien.

Les hommes arriveront plus tard dans la chronologie Allaudienne, vraisemblablement à la fin du 10 ème siècle lorsque les vicomtes de Marseille fondent l'établissement de ce qui s'appellera plus tard Ville-Vieille ou la Vieille et qui est devenu de nos jours, à tort, Fontvieille. Cette période coïncide avec la fin de la présence sarrazine en Provence.

Les sarrazins ont séjourné en Provence trois siècles : du début du 8 ème a la fin du 10 ème, ils sont arrivés en 737. Et ce sont les provençaux qui les ont appelés à leur secours car les troupes de Charles Martel dévastaient et pillaient systématiquement la région. Elles avaient mis à sac Arles, Marseile et Avignon.

Défaits en 739 grâce à l'appui apporté par les Lombards aux Mérovingiens, les Maures se retirent alors dans le massif qui porte encore leur nom. De là, ils ne cessent de faire des incursions en Provence, en Dauphiné, en Savoie, en Piémont, tantôt en adversaires, tantôt en alliés des seigneurs locaux.

N'oublions pas qu'a Poitiers, les barons provençaux ne sont pas aux cotés de Charles Martel mais combattent avec les vaincus, mêlant leurs gonfanons aux étendard verts frappés du croisant. Il est néanmoins très probable que les sarazins aient séjourné à Allauch. On pourrait y voir une preuve dans le nom du quartier de Barbarou, quis'appelait autrefois Babaraou(la porte d'allauch en arabe).

La lutte qui oppose à Marseille le pouvoir temporel du vicomte au pouvoir spirituelde l'Évêque et de ses chanoines a des répercussions dans le territoire allaudien, fief du vicomté. Après une période trouble ou se succèdent coups de force et procès, période d'où émergent les noms du vicomte Pons de Peinier, rt de l'Évêque Raimond, l'avantage reste a ce dernier. Ainsi, Allauch tombe en 1122 sous la coupe des chanoines de la Cathédrale Major de Marseille qui demeureront Seigneurs Spirituels et Temporels pendant près de sept siècles jusqu'à la Révolution.

Il y avait un château a Allauch, ou plutôt une bastide fortifiée, appartenant au vicomte. Il était vétuste et ne présentait aucune garantie sérieuse de sécurité. Son emplacement demeure mal défini. D'après les archives, on peut néanmoins le situer soit a Pié d'Autry, soit sur la butte des tourres. Les chanoines Seigneurs décident, dès l'acquisition du territoire, d'y construire un nouveau castrum. Ils choisissent le sommet du mont Rodinacus qui deviendra plus tard la colline de Notre Dame du Château. Les constructions sont modestes, entourées d'une place publique et dominées par une tour dont la base sert de prison. Elles se réduisent à une salle commune, une grande chambre, deux caves et un cellier. Peu à peu, les habitants du château vicomtal et de la Vieille viennent chercher protection à l'abri des murailles en dépit du manque d'eau. Le village ne demeure que trois siècles au sommet de la colline. Peu à peu, au fur et a mesure de l'atténuation des risques de péril, les Allaudiens descendent vers la plaine s'établir à l'emplacement du village actuel. Pour accroître leurs bénéfices, les chanoines attirent une population nouvelle avide de terre à cultiver. Alors commence une période de défrichement de notre terroir qui se couvre de vignes, d'oliviers et de blé.

Les suzerains reçoivent l'hommage individuel des habitants jusqu'au 24 mai 1384 ou, au nom de ces derniers, un syndic,Laurent Ricard, fait au Chapitre promesse d'obéissance et de fidélité. En échange, les seigneurs reconnaissent l'indépendance des membres de la communauté et s'engagent à les défendre en toutes circonstances. C'est là l'acte de naissance de la commune d'Allauch qui sera successivement représenté auprès du chapitre par deux syndics, puis en 1491 par 2 syndics et 7 membres et enfin, au milieu du 16 ème, par 18 membres élus tous les ans par moitié à la fête de la Pentecôte.

En 1481, suivant le sort de la Provence, Allauch devient française. Il ne semble pas, dans les premières années tout du moins, que cette annexion à la couronne des Capétiens-Valois ait modifié quelque chose aux habitudes de nos ancêtres. Paris et Versailles sont loin et dans les archives de ce temps la mention de "Capitale"désigne Aix ou siège le Parlement provincial.

Pendant cette période, l'enceinte fortifiée continue à se vider de ses occupants. Vers 1500, la chapelle du château cesse d'être église paroissiale. Les Allaudiens entendent la messe et enterrent leurs morts à l'église Saint Pierre de Ville Vieille(sur l'emplacement actuel de la Thorame) en attendant de fréquenter vers le milieu du 16 ème siècle l'église Saint Sébastien, construite aux alentours de 1511 au seul usage des seigneurs chanoines et qui devient alors paroisse.

Pendant les guerres de religions et la dictature de Casaulx, les marseillais redoutent que le château d'Allauch ne soit utilisé contre eux et exigent son démantèlement, ce qui est fait en 1594. L'année suivante, après plus d'un siècle de procès devant les juridictions royales, le parlement de Grenoble et celui d'Aix, le territoire de Château Gombert dont les habitants étaient en conflit ouvert avec le curé de Saint Sébastien, est détaché d'Allauch et réuni à Marseille.

Le 17 et 18 ème siècle voient, avec un accroissement démographique, le développement sur notre territoire de grandes propriétés rurales appartenant à la noblesse ou à la bourgeoisie Marseillaise. Le meilleur exemple en est le domaine de Vallombert ou réside Balthazard de Vias. Poète, avocat, gentilhomme de la chambre de Louis 14, directeur des finances à la cour et consul de France à Alger, il y mène une vie brillante, y recevant notamment son ami le grand historien et numismate Peiresc. On relève également les de Linchon, de Gras de Beauchamps et Dieudé à la Vieille; les de Moustiers et Leblanc de Castillon à Mondespin; les de Boulhard et de Broquelly aux Hourmes (la Pounche); les de Saint Jacques à la Ribassière; les de Gailhard,de Varages, de Candolle, Hermelin et Borely à la Boudonnière et à Mordeau; le marquis de Ragusse au vallon du Canal,ect.

Cette énumération de familles nobles ou s'efforçant de le paraître ne doit pas dissimuler qu'à la veille de la révolution plus des trois quart du sol allaudien appartiennent aux paysans qui travaillent, environ 20% aux nobles et bourgeois et 3% seulement au Clergé.

Le 29 Mars 1789, les 185 chefs de famille d'Allauch se réunissent dans la chapelle des Pénitents bleus et votent à l'unanimité le texte du cahier de Doléances de la communauté que les notables qui l'ont rédigé porterons à l'assemblée provinciale à Aix .

conformément au désir des habitants, Louis 16 signe le 19 Janvier 1791 une loi ratifiant un décret de l'assemblée nationale du 11 Janvier qui réunit notre commune au district de Marseille en la distrayant de celui d'Aix. La situation administrative d'il y a dix huit siècles, antérieure à la victoire de César, se trouve, ipso-facto, rétablie.

Tout au long du 19 ème siècle, Allauch décline. Sa population diminue. Sa population diminue. La relative prospérité du village, favorisée par le port franc de Marseille, disparaît avec sa suppression.L'agriculture et l'élevage stagnent comme stagne la production de plâtre et de craie extraits selon des méthodes artisanales selon des méthodes artisanales par des ouvriers en majorité piémontais.

La construction du canal de Marseille amorce un premier redressement : l'eau courante au Plan de Cuques en 1873 et à Allauch en 1888.Puis sont mises en service les lignes de tramways électriques reliant Marseille à Plan de Cuques en 1902 et à la Bourdonnière et a Allauch via la Pounche en 1908: c'est la fin de l'isolement et la confirmation d'une nouvelle prospérité à venir.

Mais c'est la guerre qui vient, en 1914, à la quelle Allauch paie un lourd tribut.105 de ses enfants parmis lesquels le député maire Frédéric Chevillon, tombé aux Eparges à 36 ans, ne reviendront plus au pays.

La modernisation se poursuit sous la longue et sage administration du docteur Louis Brunet de 1929 à 1967 interrompue par la défaite et l'occupation étrangère et en dépit de la sécession de Plan de Cuques en commune distincte en 1937.

Allauch est enfin libérée du 20 au 26 Aout 1944 à la suite de la jonction, dans le Garlabon, des éléments avancés du 7 ème régiment de tirailleurs algériens sous les ordres du général Montsabert avec les forces Francaises de l'intérieur.

Après 5 ans d'absence, les prisonniers retrouvent leur famille. Parmis les derniers faits notables de notre longue et riche histoire, il nous faut mentionner le décret du 25 Mars 1966 qui classe Allauch parmi les communes urbaines et celui du 16 Août 1973 qui l'élève au rang de chef lieu du canton regroupant les deux communes soeurs:Allauch et Plan de Cuques.

Vous devez ce récit a m Bernard Monge président fondateur de la société historique d'Allauch

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